Arbitrage : Michaël Bouvy démissionne !

"Il assumera !"

Il n'aura finalement fallu que deux mots pour faire pencher la balance. Malgré les nombreuses marques de soutien reçues après la rencontre de dimanche qui m'avaient poussé à postposer ma décision, j'ai décidé d'assumer : je démissionne !

Certes, je n'aurais pas dû m'épandre dans la presse. Je le reconnais. J'ai agi sous le coup de l'émotion parce que je crois en l'arbitrage et que, sur ce coup-là, il y avait eu une injustice flagrante dont je me sentais également victime.

Une réaction plus intelligente que la mienne eut été de tempérer. Mais non ! Au lieu de se demander pourquoi un arbitre expérimenté, généralement pondéré, exprime son ras-le-bol, on préfère continuer l'escalade. Un coup de téléphone qui aurait commencé par "Eh kwè mfi ?" aurait certainement permis de faire tomber beaucoup de tension. D'ouvrir le dialogue.
Mais de dialogue, il ne semble pas en être question. J'ai l'impression que, dès qu'on émet un avis qui va à l'encontre de celui de la CPA, on est considéré comme un paria. Beaucoup expriment leur mécontentement en silence. J'ai espéré pouvoir faire avancer l'arbitrage en m'exprimant à haute voix mais cela ne semble pas possible. C'est triste.

Pour ce qui concerne mon accession aux divisions supérieures, je tiens à rappeler que je suis monté par défaut. Je me trouvais au bon endroit au bon moment, tant mieux pour moi. A la démission de mon prédécesseur, il n'y avait pas de candidat assistant formé. La CPA s'est alors tournée vers les deux candidats arbitres dont je faisais partie. Mon opposant ayant été désigné pour arbitrer en promotion, la CPA s'est tournée vers moi pour prendre la place laissée vacante à la ligne. Malgré ce qui me semblait déjà être une situation illogique, je me suis investi à fond dans cette mission avec le succès que l'on sait. J'ai eu la chance de pouvoir m'appuyer sur l'expérience de deux formateurs de qualité dont un a quitté le bateau depuis (tiens, tiens, ...).
Et après ces années passées en nationale, je suis revenu arbitrer en province pour rendre à l'arbitrage ce qu'il m'avait apporté. Pour tenter d'apporter l'expérience acquise plus haut. Pour faire avancer le bidule.

Ma plus grande qualité est certainement mon plus grand défaut : quand je m'investis dans quelque chose, je me donne à fond. Mais là, la limite est atteinte

Je tire ma révérence en gardant de merveilleux souvenirs de ces 18 années à fouler les terrains. L'arbitrage m'a permis de connaître beaucoup de bons moments. Malgré ces derniers événements, je reste convaincu que l'arbitrage est un hobby merveilleux, une formidable école de vie.

Je quitte le bateau dégoûté par le système. Comme bien d'autres avant moi.