Portrait d'arbitre (9) : François Kinard
Footlux participe activement à la valorisation de l'image des arbitres. Cette semaine, nous vous proposons le portrait de François Kinard, jeune arbitre de 23 ans affilié à Athus.
Pourriez-vous vous présenter ?
Hé bien oui, avec plaisir. Comme vous le savez déjà, je m'appelle François Kinard. À l'heure actuelle, j'ai 23 ans et je suis étudiant en dernière année de master en sciences physiques à finalité approfondie (option physique des particules et cosmologie) à l'Université Catholique de Louvain. Je kote donc à Louvain-la-Neuve la semaine et je redescends le week-end dans ma chère province de Luxembourg pour arbitrer au plus grand « plaisir » des joueurs et des entraîneurs. Je fais partie depuis quelques années des « jeunes talents », espoirs de l'arbitrage et j'entame cette nouvelle saison dans la catégorie d'arbitre E1A. Mes ambitions sont d'aller aussi loin que mes capacités me le permettront. Pour introduire la question suivante, je suis affilié à Athus depuis l'âge de 6 ans et je n'ai évidemment pas commencé dans ce club comme arbitre.
Avant d'être arbitre, vous avez donc joué au foot...
Donc oui, j'ai joué au foot avant d'être arbitre et ce pendant une douzaine d'années à peu près. J'étais titulaire en juniors provinciaux en tant qu'arrière droit lors de ma dernière saison avant de goûter à l'arbitrage en tant qu'arbitre-joueur. J'ai toujours aimé et j'aime toujours jouer au foot quand j'en ai l'occasion.
Depuis quand êtes-vous arbitre ?
Officiellement depuis Pâques 2006 et j'ai eu mon premier match début 2007 en scolaires régionaux. J'étais alors arbitre-joueur et je jouais en fait le samedi. Dès lors, la seule possibilité était le dimanche et les plus jeunes, étaient les scolaires régionaux. Et après une saison entière en tant qu'arbitre-joueur, j'ai décidé d'arrêter de jouer pour me consacrer entièrement à l'arbitrage afin de pouvoir mieux évoluer dans cette sphère du monde footballistique.
Qu'est-ce qui vous a poussé vers l'arbitrage ?
Comme je l'ai dit, j'ai toujours aimé le football et pour parer à l'éventualité de ne pas avoir ma place en juniors provinciaux, je suis allé passer l'examen pour devenir arbitre. Comme cela, en tant qu'arbitre-joueur, j'étais certain de faire un match complet par week-end. Finalement, j'ai eu ma place sans problème mais j'ai quand même voulu découvrir l'univers de l'arbitrage. J'en ai eu l'occasion lors de cette saison en juniors provinciaux, pendant quelques mois après la trêve hivernale. Ensuite, je suis entré à l'université et, dès lors, ne pouvant plus m'entraîner avec mon équipe, j'ai été mis de côté par mon entraîneur, jugeant que si je ne pouvais pas venir aux entraînements, je ne méritais plus ma place en juniors régionaux ... C'est cela qui m'a totalement poussé vers l'arbitrage. J'y avais déjà pris goût la saison avant. Alors cette décision de mon entraîneur n'a, en fin de compte, que facilité et accéléré ma transition de l'état de joueur à l'état d'arbitre. Puis, j'ai enchaîné les saisons comme arbitre suivant une évolution normale et répondant à mes attentes.
Qu'est-ce qui vous plaît dans l'arbitrage ?
Ce qui me plaît n'est certainement pas de me faire engueuler, insulter voire menacer par des gens qui, souvent, pensent connaître quelque chose au football mais qui, en général, ignorent totalement les règles de ce sport qui, comme pour tout jeu, forment la base de celui-ci.Non, ce qui me plaît dans l'arbitrage, c'est ce savant mélange de sport physique et cérébral. En effet, cela permet d'avoir une condition physique au moins équivalente à celle des joueurs de foot et à entretenir en-dehors des matchs. Mais, il faut aussi bien réfléchir et généralement très vite afin de pouvoir juger le mieux possible. À cela s'ajoute, lors de nos prises de décisions, une bonne concentration et l'effet relatif dû à l'angle de vision au moment de la phase dont on doit aussi tenir compte. Ce qui nous ramène à toujours être bien positionné par rapport à la phase et pour cela à avoir une très bonne condition physique.Un autre point qui me plaît est le fait que j'ai gagné en assurance, en autorité voire en psychologie. De plus, en-dehors des « mauvaises gueules », je continue à faire des rencontres sympathiques avec des joueurs, des entraîneurs, des délégués, des dirigeants, des bénévoles, des supporters. Mais surtout, je fais de très bonnes rencontres avec les autres arbitres, les assistants-arbitres et nos formateurs.Enfin, un autre point qui me plaît, ce sont les cours, les journées de l'arbitrage et autres très bonnes formations auxquelles j'ai droit car on y fait évidemment aussi de bonnes rencontres mais surtout, on apprend pas mal de petits trucs souvent utiles et parfois marrants.
Qui sont vos modèles ?
Je citerais en premier Pierluigi Collina dont l'excellente gestion des matchs était souvent induite par son visage fort expressif. Ensuite, Howard Webb qui en impose pas mal et Roberto Rosetti qui savait se faire respecter. Enfin, je terminerais en citant notre star nationale Frank De Bleeckere, qui, sur ces dernières années, a un bien meilleur palmarès que notre équipe nationale.
Que diriez-vous à ceux qui ont déjà pensé à l'arbitrage mais hésitent ?
Je leur dirais simplement de tenter l'expérience, d'essayer afin qu'ils puissent se forger leur propre opinion sur le sujet. Je leur préciserais que tout n'est évidemment pas toujours rose mais qu'il y a sûrement beaucoup de bons moments à vivre. Aussi, ils gagneront beaucoup en caractère pour la vie de tous les jours tout en faisant un sport génial qu'ils pourront pratiquement autogérer en fonction de leurs motivations et de leurs ambitions.
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