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JJ Burnotte

Marcel Javaux : l'interview de fin d'année

Écrit par David le 22 décembre 2014.

C'est la trêve. L’occasion de tirer, avec Marcel Javaux, un bilan de cette première moitié de saison.

Marcel Javaux, en quelques mots, comment diriez-vous que s'est déroulée cette première partie de saison ?

Pas trop mal, je trouve. Naturellement, on peut probablement améliorer certaines choses mais personnellement, je trouve que pour une année de réformes, ce n'est pas mal du tout. Il y a eu pas mal de changements cette saison et tout cela semble fonctionner correctement.

Voici la trêve et elle va être relativement longue, suite à la réforme des championnats. Une bonne chose pour les clubs ?

Bien sûr. Je crois que les dirigeants ne sont pas mécontents et cela fera un bien énorme à nos bénévoles qui fatiguent de plus en plus. Il est acquis que nous ne toucherons pas à la trêve. Aucune rencontre remise ne sera planifiée avant le 15 février. Les clubs savent dès lors qu'ils sont libres d'organiser ce qu'ils souhaitent.

Comment abordez-vous 2015 ?

Inquiet, terriblement inquiet. Quand on voit les réformes et autres réorganisations en cours à la fédération, on ne peut pas être optimiste !

Quels seront les grands défis du CP pour 2015 ? Et vos défis personnels ?

Le principal défi du CP sera de sauver sa tête ! La réforme annoncée est dangereuse. A partir du moment où on parle de mettre en place une commission provinciale et plus un comité, cela me dérange. Cela veut dire que les membres de CP seraient nommés par les instances supérieures et plus élus par les clubs. Je n'accepterai jamais cette modification. On doit absolument garder notre indépendance à ce niveau. Personnellement, mon principal défi sera d'arriver à défendre au mieux les intérêts de notre football provincial, ce qui ne sera pas évident.

Que risque le CP Luxembourg ? De disparaître purement et simplement ?

Trop tôt pour aborder le sujet. Des réunions sont planifiées avec les autres présidents des CP et le président de l’ACFF.

De quel oeil voyez-vous l'avenir de l'Union belge, l'avenir du CP Luxembourg, l'avenir de notre football ?

Très sombre, voire noir. Les structures mises en place par Steven Martens m'inquiètent. On a gonflé exagérément certains salaires. Le jour où notre équipe nationale marchera un peu moins bien ou que certains sponsors quitteront le bateau, je me demande bien comment on fera pour équilibrer le budget. A partir de ce moment-là, ce seront de nouveau les petits clubs qui trinqueront. J'espère me tromper mais je ne suis pas très optimiste.

Action du 16 novembre : « Le message a été mal perçu »

Le week-end des 15 et 16 novembre, les différentes provinces de l’ACFF avaient décidé de reporter tous les matches. Nous avons demandé à Marcel Javaux quel bilan il tirait de cette action. « Un manque énorme de communication », déplore le président du CP. « Je regrette que le message ait été mal perçu par certains acteurs de notre foot provincial qui préfèrent égoïstement privilégier leur amusement à l'avenir de leurs clubs respectifs. Je crois que beaucoup de personnes ne se rendent pas compte que le foot amateur est occupé à mourir, abandonné de toutes parts. Dommage parce que lorsqu'ils s'en rendront compte, il sera trop tard ! » Le 16 novembre, il y avait un match des Diables Rouges et cette rencontre de notre équipe nationale a perturbé le message. Beaucoup ont lié l’action aux Diables. Visiblement, ils se trompaient. « Le message principal était une levée de boucliers contre les rencontres de D1 organisées et retransmises à 14h30 le dimanche, heure à laquelle les clubs amateurs essaient de survivre. »

Le ras-le-bol du président : "le respect fout le camp"

Quand on demande à Marcel Javaux ce qui l’a marqué depuis la reprise du championnat, il pointe le nombre élevé de rencontres dites à incidents ainsi que le nombre de matches arrêtés pour des violences tant physiques que verbales vis-à-vis de l'arbitre. Lors de certaines séances du CP, Marcel Javaux a clairement montré son énervement par rapport au comportement de certains acteurs du football provincial. Il ne cache pas qu’il en a ras-le-bol. « Quand on voit l'attitude déplorable de certaines acteurs, on aurait presque envie de se lever pour aller leur dire de près ce qu'on pense. » Comment en arrive-t-on là ? Quel est le problème ? On ne peut pas parler de sentiment d'impunité vu qu'une fois à Arlon, ces trublions prennent parfois jusqu'à trois ans de suspension. « C’est manifestement un problème de société », estime Marcel Javaux. « Nous vivons dans une société dans laquelle le respect fout le camp et dans laquelle l'autorité n'impressionne plus. »

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