Le carnet de voyage de Romain Duvivier - Acte 7
Hola todos,
Dimanche, c'est jour de match à la Bombonera !
Au programme de la soirée, un certain Boca Juniors – Arsenal. Et pour ce dernier derby du Torneo Final, un petit belge se paye l'incruste. Pourtant, pour assister à un match de Boca sans être socio, il faut se lever tôt. Il faut même faire preuve de beaucoup de persévérance. Bref, être Ardennais ! Après de multiples tentatives infructueuses, j'obtiens enfin mon sésame. Quand on veut, on peut ! Là, fallait pas déconner, surtout ne pas le perdre ! Et ceux qui me connaissent savent que ce n’était pas gagné...
Il avait fait beau toute la semaine, mais pour le jour du match, c’est une vraie drache à la belge qui tombe sur Buenos Aires. Cependant, d'après un ami porteño, ce n'est pas ça qui effraie le peuple xeneize (habitant la Boca).
Vamos a ver…
A peine arrivé dans ce barrio populaire, je suis accueilli par un panneau interpellant : « Bienvenidos a la Republica de la Boca » (pour info, les habitants de ce quartier revendiquent leur indépendance et leur identité culturelle). Les maisons colorées, peintes avec des restes de peinture, et les murs tagués à l’effigie de l’enfant prodige, Maradona, donnent un charme particulier à l’endroit. Le dimanche, la vie s’arrête l’espace d’une journée et laisse place à la passion de tout un peuple (un peu comme à Sart quoi ;-) ).
Tradition oblige, j'entame la prévia (l'avant-match) par une bonne petite chope dans les travées du stade et là, c’est la rencontre inattendue !
Je rêve ou quoi ??? A vous de juger…
J'entre ensuite dans l’enceinte et en levant la tête, je peux lire sur le marquoir « Début du match dans 50 minutes ». Cool, tengo tiempo... J'observe avec attention la forme caractéristique du stade qui lui vaut le nom de bonbonnière. La foule entre progressivement et les premiers chants retentissent. Quelques frissons m'emportent lorsque j'entends le fameux hymne des hinchas (supporters) locaux « River decime que se siente... ».
Même si ce soir ce n'est pas le jour du Superclassico, River en prend (comme d'habitude) plein la tronche. En effet, Boca ne rate jamais une occasion de rappeler qu'il est le seul club de la capitale à n'avoir jamais connu l'étage inférieur. Les minutes défilent mais le chant ne s'arrête jamais. Attention, début du match dans 5 minutes! Juste le temps de faire la présentation des joueurs...
Je dois bien avouer que la majorité des noms me sont inconnus mais un retient particulièrement mon attention : Roman Riquelme. Véritable idole de la maison, le nom d' « El Señor » est scandé et applaudi par le stade tout entier qui se lève en son honneur. Assis à sa place réservée à vie, « Dios » alias Maradona ne doit pas y être insensible. Amigo Riquelme, je me réjouis de voir ce que tu as encore dans le ventre.
Vamos a ver...
Le coup d'envoi approche à grands pas. Les drapeaux (marqués d'un grand B) et les ballons gonflables jaunes et bleus sont omniprésents. Les fumigènes et hurlements ajoutent de la magie au spectacle. La tension monte encore d’un cran lorsque les joueurs font leur apparition sur la pelouse. A cet instant, le stade entre littéralement en transe !
La première mi-temps se déroule sur un mode mineur. Du moins, sur le terrain car dans les tribunes, les supporters paradent toujours avec autant de ferveur. Les deux équipes n'ont plus rien à revendiquer dans ce championnat et cela se ressent quelque peu. En résumé, une domination stérile de l'équipe locale mais, surtout, un « Roman Riquelme » qui régale. Je confirme, sa couverture de balle, sa technique, sa vista et sa vision du jeu sont impressionnantes. C'est la mi-temps. J’en profite pour avaler un petit pancho (hot-dog façon argentine).
Ensuite, Boca entame le deuxième acte pied au plancher. Les occasions se multiplient mais les filets ne tremblent toujours pas.
Vamos a ver...
C’est à la 70ème minute qu’une action amorcée par Roman Riquelme (encore lui !) permet aux joueurs de Boca d'ouvrir le score. GOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOAAAAAAAAALLLLLL!!!!!! 1 - 0. Oui, ici on crie « goal » aussi longtemps que le souffle le permet... Et je peux vous dire que les argentins en ont dans les poumons !!!!!
La fin du match se résume tout simplement à un festival de l’éternel numéro 10. Entre les petits ponts, les passes aveugles et les transversales millimétrées, « El Señor » se promène plutôt fièrement sur le terrain. Entraîné par la foule, je me surprends même à me lever et applaudir le fils caché de Maradona. A la fin du match, le marquoir annonce le score final (1-0), il est donc temps pour moi de quitter la Bombonera.
Amigos, c’est sur cette note footballistique que se terminent mes carnets de voyage. En effet, le sablier est désormais presque écoulé et le retour au bercail approche à grands pas. Cette fois, je ne vous dis plus « adios » mais plutôt « hasta pronto ». D’ici peu, les articles feront place aux discussions et de préférence, autour d’un bon verre !
En direct de Buenos Aires,
Romain